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Le contexte

«Sion 2006 quand même»
Du 10 au 26 février 2006, au moment où les Jeux olympiques d’hiver se déroulaient à Turin, «Sion 2006 quand même» a convié le public, venu nombreux, à vivre des Jeux sans frontières dans le Valais central, à Fully, où un spectacle humoristique intitulé «La cérémonie d’ouverture» a eu lieu tous les soirs à la belle Usine.

Nous avions accepté l'invitation des organisateurs de «Sion 2006 quand même» et nous avons organisé une série de tournois de LOS. Durant 13 soirées, des matchs de boules de neige se sont déroulés, juste avant le spectacle humoristique du soir. Nous avions ainsi la garantie de la présence d’un public. Grâce à une armée de bénévoles- recrutés parmi les étudiants, le personnel administratif et technique de l'ECAV, des enseignants et étudiants d'HES2, et parmi les habitants de Fully - nous avions pu organiser ce grand événement dans de très bonnes conditions.

Une opportunité pour LOS
Cette invitation nous a permis de tester en grandeur nature un jeu qui avait été développé d'une manière expérimentale avec les étudiants de l'Ecole Cantonale d'Art du Valais. Nous tenions à intégrer dans notre projet la dimension d'une fête à caractère régionale et locale. Plutôt que de recruter les joueurs parmi les clubs sportifs, nous avons préféré les chercher dans diverses corporations valaisannes: vignerons, membres de fanfares, politiciens du Grand Conseil, avocats et juges, artistes, étudiants, etc. Il y a eu pourtant trois exceptions dans le recrutement des équipes invitées : deux écoles partenaires de l'ECAV, les écoles de Soleure et du Tessin, ainsi que l’équipe de football du FC Sion – véritable institution en Valais, dont la participation constitue à lui seul un événement exceptionnel.

Les espaces didactiques convergents
Les étudiants de l'ECAV, avec le soutien de techniciens et d’enseignants, ont participé activement aux différentes phases de la préparation et de la réalisation de l’événement. Des projets didactiques ont notamment été créés autour de la conception et de la fabrication du tableau lumineux de comptage électronique – une création entièrement faite "maison".

Les équipes de tournage vidéo étaient constituées d'étudiants, qui avaient pour tâche de rassembler de la documentation audiovisuelle sur les différents tournois.

Faisant suite à cette expérience vécue activement, des discussions suivies de débats théoriques ont eu lieu à l’ECAV avec les étudiants autour des liens possibles et des différences entre le sport et l’art.

LOS a également offert un espace de pratique, d'apprentissage et de communication à onze étudiants en animation socioculturelle de la HES Santé Sociale, qui ont encadré durant huit après-midi environ 800 écoliers valaisans âgés de 11 à 16 ans, venu participer comme joueurs aux différents tournois juniors de LOS. Ils ont pu ainsi expérimenter et utiliser leurs compétences professionnelles de futurs animateurs. Quatre d’entre eux se relayaient chaque jour pour encadrer, diriger et animer les groupes d’enfants et d’adolescents. En guise de préparation, les enseignants avaient testé le jeu avec leurs élèves dans des salles de gymnastique, en remplaçant les boules de neige par des balles de tennis. Les enfants avaient ainsi pu élaborer des stratégies et valoriser leurs qualités sportives et de ce fait, le jeu a pu développer toutes ses qualités propres.

Les enfants, les adolescents et les enseignants se sont dits très satisfaits de cette expérience. Cette étroite et importante collaboration entre la Haute Ecole Santé Sociale du Valais et la Snowball Association a permis aux deux institutions de promouvoir un espace d'apprentissage et en termes de stratégie de communication de renforcer la notoriété de l'HESS à l'extérieur.

Le dispositif

Le terrain de jeu de 9 mètres sur 18 mètres était constitué d'une masse de neige artificielle d'environ un mètre d’épaisseur. Grâce à l'aide de canons à neige, les préparatifs avaient déjà commencé un mois avant le début des tournois. Deux gradins pouvant recevoir chacun 200 personnes étaient installées latéralement au terrain. Sur deux tours hautes de 5 mètres, étaient fixés les poursuites et un dispositif d’éclairage généralisé. Ces tours servaient aussi de repères visuels sur lesquels étaient posées les affiches des sponsors.

Les matchs opposaient chaque fois deux équipes, composées de 5 joueurs chacune et d'un acteur-lumière. Cet acteur avait pour mission d'éclairer, avec la «poursuite» (un projecteur mobile), le joueur de l’équipe adverse désigné comme cible. L'objectif consistait à éliminer tous les joueurs de l'équipe adverse et à conserver le maximum de joueurs dans sa propre équipe.

Divers éléments ont été créés pour l’événement à Fully

La machine à fabriquer des boules de neige
Nous nous sommes adressés à l’entreprise Movimax de Sierre qui, avec le renfort de collaborateurs de l’ECAV, a conceptualisé et réalisé une machine mécanique à fabriquer des boules de neige ayant toutes la même forme. La compression de la neige ainsi que le poids de la boule sont modifiables.

Les costumes
L'artiste berlinoise Birgit Neppl a créé une trentaine de costumes en néoprène pour femmes et hommes de trois tailles différentes pour permettre – ce qui nous semblait un élément essentiel du jeu – qu’il y ait des équipes mixtes. Les costumes donnent au jeu une dimension professionnelle, mais ajoutent aussi une touche de poésie sportive et ils ont contribué d'une manière essentielle au succès de l’événement.

Le cadre sonore
Joanna Dudley, artiste australienne et intervenante régulière à l'ECAV, a créé pour l’événement la musique d'annonce diffusée avant et à la fin des matchs. Un jngle a été composé par Hamik Mailyan dans le contexte de l'atelier son pour signaler les intermittences

Le visuel de comptage
Afin que le match soit facilement lisible par le public, un procédé de comptage visuel a été conçu par les collaborateurs de l’ECAV. Il s’agit d’un tableau électrique sur lequel se lisent tous les résultats du jeu au fur et à mesure de son évolution (voir image).

Les règles
Ce sont évidemment les règles qui donnent à Last One Standing sa spécificité. Nous avons voulu les communiquer de manière très stricte, par crainte d'être dépossédé d'un jeu avant même son lancement. Nous avons donc eu comme but de soumettre ces règles aux regards critiques des joueurs, du public et des arbitres, et d’opérer les changements utiles en cours des tournois. Fully a donc été notre laboratoire test.

Avant chaque tournoi, les joueurs étaient invités à assister à une séance explicative. À l’aide d’un projecteur vidéo, des démonstrations de jeux filmés leur étaient présentées sur grand écran. Les arbitres se sont soumis quelques semaines avant le début des tournois à des matchs tests et ont discuté avec nous les détails de situations potentiellement difficiles à juger. Ils ont aussi eu l'occasion d’exprimer librement leur point de vue sur les règles.

Mise à l'épreuve d'une action artistique
L'art contemporain ne suit pas des canons préétablis, mais questionne en permanence le statut même de l'art en développant de nouveaux paradigmes, dont chacun tend à établir de nouvelles règles concernant les modes de production, de diffusion et la manifestation de l'œuvre. Si l'art a tendance à brouiller les frontières de sa discipline, si l’expression populaire est enfin de plus en plus considérée comme une source de richesse pour le potentiel artistique, alors le sport a une position extraordinaire comme lieu d'échange et de ressources dans les domaines de l'art : métaphore de la société, signe d'identités culturelles.

Le sport a été radiographié de moult manières par les artistes. Nous voulions l'approcher autant par un acte de représentation (documentation vidéo, photo) que par l'approche de la mise en place d'une nouvelle situation de jeu. En cela nous voulions mettre à l'épreuve:

  • Le potentiel de métaphore: le contexte sport nous sert d'image.

  • le potentiel de l’humour et de l’ironie: la confrontation artistique avec les puissantes institutions sportives, ainsi qu'avec les médias.

  • le potentiel et la volonté d’ancrer géographiquement ce nouveau jeu dans un environnement valaisan: par un choix délibéré des équipes parmi les corporations locales et grâce au soutien des médias de la région nous avons voulu «enraciner» ce jeu dans un lieu précis (le Valais) et ainsi donner «une couleur unique et locale».

Avec la création du jeu LOS, nous voulions mettre en scène des histoires intenses d'exploits et de défis collectifs et permettre la rencontre d'éléments disparates dans un espace théâtral, délimité et séparé de la vie quotidienne. Le public était un élément essentiel et partie intégrante de l'action LOS, son soutien enthousiaste permettant aux équipes de se dépasser. Les athlètes y figuraient comme symboles de fierté locale et d'idéalisme, mais aussi comme marchandise porteuse de logo et entité d'entreprise.

Les tournois organisés à Fully ont aussi constitué pour nous une occasion riche pour réfléchir sur le devenir artistique et sur les principes régissant le sport: compétition, règles et sens collectif.

 

sponsors
Snowball Association © Snowball Association 2005
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